Originaire de Franche-Comté, il obtient
un BTS en Comptabilité et Gestion à Besançon en 1997 et hésite alors entre deux
voies : l’expertise-comptable et la formation. Qu’à cela ne tienne, il les
prépare en parallèle et obtient avec succès son DSCG (Diplôme Supérieur de
Comptabilité et Gestion) et l’agrégation en 2000.
Il va d’abord exercer le métier
d’expert-comptable stagiaire. C’est le contact avec les PME qui l’amène à se spécialiser
dans le suivi des coûts et la stratégie des entreprises industrielles.
Depuis 2001, il est enseignant à
l’Université de Bourgogne sur le site de l’IUT d’Auxerre au département Qualité,
Logistique Industrielle et Organisation et se trouve toujours en perpétuelle
relation avec les entreprises industrielles puisqu’il y est responsable des
stages.
« Je me suis spécialisé dans l’industrie du fait de la multitude
des problématiques rencontrées et de leurs orientations de plus en plus
économiques. En période de crise, toutes les décisions d’investissement, par
exemple, sont entérinées par un calcul de ROI (Return On Investment)
c’est-à-dire la durée nécessaire pour que le projet rembourse les sommes qui
lui sont consacrées. »
D’après les remontées du terrain,
la première attente des Chefs d’Entreprises concernant les ingénieurs
industriels est une maitrise plus importante de tous les concepts d’économie et
de gestion. La pédagogie du module « Calcul des coûts, seuil de
rentabilité » (2 jours en fin de première année) s’oriente autour de ce
besoin.
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Sylvain TROUTTET remarque un
besoin réel pour les industries de renouveler leurs compétences. Elles
saisissent alors l’opportunité de
l’apprentissage : le quota imposé par l’Etat est ainsi souvent dépassé
(4% actuellement pour une entreprise de plus de 250 salariés).
« Au cours de leurs 3 années à l’ITII, les étudiants acquièrent effectivement
une excellente connaissance du monde de l’entreprise. Pour eux, ce n’est pas un
concept mais une réalité presque quotidienne ! Cela les rend ainsi plus
participatifs. Ils trouvent directement l’utilité des notions en les
rapprochant des projets qu’ils managent en entreprise. La plupart de leurs
choix techniques sont de toute façon dimensionnés par la capacité financière de
leur structure : ils doivent alors intégrer ces contraintes financières.
Mon but est donc de leur donner des outils pour qu’ils parviennent à leurs fins
c’est-à-dire décrocher les fonds nécessaires en réunion d’investissement. Ma
plus grande satisfaction est de rencontrer, quelques années après, d’anciens
étudiants qui sont aujourd’hui tuteurs et occupent des postes clés dans des entreprises
locales de plusieurs centaines de salariés comme SMPE à Saint-Florentin, VALTI
à Montbard, FMC TECHNOLOGIE à Sens, ou PLASTIC OMNIUM à Langres. La situation
devient d’autant plus gratifiante lorsque j’entends qu’ils considèrent mes
enseignements comme une compétence indispensable de l’ingénieur en génie industriel ! »